Mon orgue de barbarie

Passionné de musique, et plus particulièrement de piano et d'orgue, je me suis toujours intéressé à la facture des instruments de musique. Sachant que jamais je ne pourrai rivaliser avec nos anciens maîtres Pleyel ou Cavallié-Coll, j'imaginais pouvoir peut-être, un jour, construire un instrument de musique. Le choix s'est porté naturellement sur l'orgue de barbarie, car cet instrument s'approche de la facture d'un orgue liturgique. En effet, on trouve les éléments essentiels à un orgue : soufflets, réserve, sommier, soupapes, tuyaux. Mais la comparaison s'arrête là, car si un orgue liturgique peut être constitué de milliers de tuyaux regroupés en dizaines de jeux, l'orgue de barbarie ne comporte que 27 notes et un ou deux jeux.

Ce site permet de présenter mon travail, et la démarche pour arriver à un résultat.

Préalablement, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement d'un tel instrument, et déterminer ses différents constituants. Pour cela, il faut soit se plonger dans la littérature, soit suivre un stage de formation. C'est la seconde solution que j'ai choisie, en découvrant les mérites du stage animé par Michel Fischer, à Montpellier (voir le site de l'association des joyeux tourneurs de manivelle)..

Ensuite, il est indispensable de disposer d'un minimum de matériel : scie à plateau, perceuse sur colonne, ponceuse stationnaire, établi, et quelques outils spécifiques à fabriquer (gabarits). Il existe en grandes surfaces du bricolage des matériels bon marchés, mais qui sont d'une précision douteuse. Il faut dans ce cas ne pas trop faire confiance aux réglages, et en permanence tout vérifier.

Enfin, il faut s'armer de patience, prendre son temps, ne pas hésiter à recommencer, et effectuer un travail très soigné. La qualité sonore et mécanique de l'instrument sera directement liée au respect du travail bien fait. Pour faciliter la tâche, je dois dire que j'ai attendu d'être retraité pour commencer ce projet.

Le délai pour réaliser un tel instrument est d'environ un an, sachant qu'il ne s'agit pas d'un travail forcené, mais plutôt d'un passe-temps.

Pour jouer de cet instrument, il faut des cartons et des bras !. Pour ce qui concerne les bras, c'est assez facile, il suffit de savoir tourner une manivelle (dans la joie et la bonne humeur, bien sûr). Par contre la réalisation des cartons est un autre problème. Pour pouvoir réaliser soi-même des cartons, il faut au préalable créer une harmonisation instrumentale spécifique à l'orgue de barbarie, en adaptant par exemple des chansons anciennes ou de grands airs populaires.. Puis, il faut traduire cette écriture musicale en petits trous sur une bande continue en carton, chaque trou représentant la note à jouer, et la longueur du trou, la durée de cette note. Il est possible de jouer simultanément plusieurs notes : ligne de basse, mélodie et accords.

Même s'il existe des logiciels permettant de préparer la matrice d'un carton, la réalisation s'avère rapidement insurmontable si l'on ne dispose pas d'un matériel spécifique, permettant d'automatiser cette étape.

Personnellement j'ai fait le choix d'acheter des cartons tout faits. A Paris, le magasin Musique Mécanique de Pierre Charial propose un très grand choix de chansons et de standards.

L'orgue de barbarie étant un instrument transportable, il est aisé de pouvoir le faire voyager, et ainsi proposer d'animer musicalement quelques soirées ou expositions. Il faut simplement prévoir de l'accorder assez souvent, car étant tout en bois, il est sensible aux variations de température et d'humidité. Il n'y a pas de difficulté particulière à accorder son orgue, à l'aide d'un accordeur électronique.

Quelques photos des différentes étapes de la construction de l'orgue


Mise en place des tuyaux de facade	Vue arrière	Liaisons boite à soupapes - flute de pan

Réserve d'air	Guide de défilement des cartons	réglage des soupapes

Montage des soupapes	fabrication boite à soupapes	fabrication des tuyaux